Les erreurs que commettent les pères pour la garde de leurs enfants


Sous-estimer l'impact émotionnel d'une séparation  :

 

Lors d'une séparation contentieuse, les pères sont sur-exposés à ne plus voir désormais leur enfant qu'un temps limité à 1 week-end sur 2 et pour certains d'entre eux, à devoir quitter le domicile familial sans véritable solution d'hébergement satisfaisante.

L'une des premières erreurs à ne pas commettre est de sous-estimer l'impact psychologique que cela peut avoir et notamment le stress que cela peut produire avec tous les effets à long terme. On sait par exemple que les pères séparés de leurs enfants sont également sur-exposés au risque de suicide, aux dépressions, aux conduites à risques (addictions en tout genre) et pertes d'emploi. 

La première chose à faire est donc de garder la "tête froide" et d'éviter les réactions à chaud. La peur excessive et la colère, ici comme ailleurs peuvent être mauvaises conseillères. Il faut donc avant tout chose éviter de sur-réagir et de prendre de mauvaises décisions.

Parmi les conseils qui peuvent être donnés, il ne faut pas hésiter à parler des problèmes rencontrés à son entourage. Les séparations affectent beaucoup de familles et de manière générale les personnes savent se montrer compréhensives car il n'est pas rare qu'elles aient un proche (père, frère, amis) qui soit passé par cette épreuve.

Il ne faut pas hésiter a en parler, par exemple, à son employeur qui sera alors plus compréhensif durant cette période difficile à traverser. L'une des pires choses qui pourrait vous arriver serait en plus de perdre votre emploi (la séparation étant un facteur de risque).

La famille et les amis sont bien entendu un soutien qu'il faut rechercher mais il ne faut pas hésiter non plus à s'entourer de professionnels (psychologues, médecins) et ce même si à première vue vous semblez en mesure de faire face. N'oubliez pas que pour certains pères, le contre-coup arrive plusieurs années après la séparation. 

 

Partir du principe que vous ne pouvez pas obtenir autre chose qu'une garde dite classique



Selon une étude du ministère de la justice, 76 % des pères déposent devant le juge une demande qui ne correspond pas à ce qu'ils souhaitent réellement. "Seuls 25% des divorcés qui estiment que la résidence des enfants devrait en principe être alternée en font effectivement la demande" .

Si il est vrai que si la mère s'oppose à la résidence alternée, les choses sont singulièrement plus compliquées pour les pères, il convient de ne pas perdre de vue que seuls les pères qui demandent une résidence alternée prennent le risque de l'obtenir.

Et si la France fait encore figure de mauvais élève en matière de résidence alternée comparativement à de nombreux autres pays, la résidence alternée progresse lentement et les chances de l'obtenir n'ont jamais été aussi bonnes.

En d'autres termes, il faut suivre en la matière l'adage "Qui ne tente rien, n'a rien" et ne pas hésiter à demander la résidence alternée (voir dans certains cas que la résidence de l'enfant soit fixée chez vous, si vous estimez que cela va dans l'intérêt de vos enfants, en présence d'une mère maltraitante par exemple).

Si vous baissez les bras et laissez passer le temps, il sera beaucoup plus difficile ensuite d'obtenir une résidence alternée. Les chances d'obtenir une résidence alternée, sauf cas particulier des enfants en très bas âges, sont optimales au moment de la séparation.

De la même manière, si vous ne pouvez pas mettre en place une résidence alternée égalitaire, cela ne veut pas dire que vous n'avez d'autres choix que la garde dite classique. Il existe des modes de garde à mi-chemin, on parle alors de droit de visite étendus et qui permettent de maintenir au mieux les relations avec vos enfants.

 

Ne pas connaître les principes qui gouvernent la fixation de la résidence de l'enfant :


A moins qu'elle ne soit conventionnelle (e.g accord des parents sans recours à un juge ou uniquement recours à un juge à des fins d'homologation), la fixation de la résidence de l'enfant est un processus judiciaire qui va se dérouler selon une procédure et des règles de droits qu'il vaut mieux connaître au plus vite afin de ne pas commettre d'erreurs.

Le premier écueil est de ne pas s'inquiéter des délais. Beaucoup de pères tardent à prendre conseil auprès d'un avocat et ne préparent pas leur dossier sérieusement ou doivent le faire dans la précipitation. Le meilleur conseil est donc de réagir immédiatement. D'autant que la mère, souvent à l'origine de la demande judiciaire, à généralement, de ce fait, un temps d'avance. Choisir un avocat avec lequel vous allez pouvoir travailler en confiance peut prendre du temps et plus tôt ce professionnel sera missionné plus il disposera de temps pour assurer votre défense.

Le deuxième écueil est de confondre "causes du divorce ou causes de la séparation" et "fixation de la résidence de l'enfant". Sauf cas très particuliers (violences conjugales notamment) le juge aux affaires familiales lorsqu'il doit se prononcer sur la résidence de l'enfant n'a que faire des causes de la séparation.

Il n'est pas là pour dire si l'un ou l'autre des parents est fautif mais pour déterminer quel mode de résidence est dans l'intérêt de l'enfant. Et pour cela le juge aux affaires familial dispose d'une "grille" d'évaluation qui tient compte notamment de l'existence des pratiques antérieures suivies par les parents, des conditions matérielles d'accueil de l'enfant, des capacités éducatives de chacun des parents , de l'âge de l'enfant ou de son souhait, des disponibilités de chacun des parents, de l'investissement passé dans l'éducation, etc. . C'est sur ces critères que doivent être portés les efforts pour ne pas mener de mauvais combats.

De manière générale le conseil à retenir, c'est que les accusations portées "contre la mère" sont généralement contre-productives et que l'effort doit avant tout être porté sur l'intérêt de l'enfant et la démonstration que vous êtes un bon père. Si la mère use de cette stratégie ne tombez pas dans ce piège car vous risqueriez alors de passer plus de temps à vous défendre qu'a défendre l'intérêt de vos enfants. Au surplus, entretenir le conflit ne permet pas de se projeter dans la coparentalité et pose plus de problème qu'il n'en résout.