Politiques publiques en faveur des pères aux états-unis


En france, 1 enfant sur 5 n'a plus de relation avec son père. Cette statistique qui peut légitiment apparaître comme inquiétante se retrouve dans tous les pays favorisant la garde dite classique dont on sait aujourd'hui qu'elle favorise la destruction des liens entre les pères et leurs enfants. Cette situation est d'autant plus marquée dans les familles défavorisées. A ce jour aucune politique publique en france ne prend en compte ce problème.

Dans un article intitulé "L'évolution de la recherche sur la paternité au 21e siècle: défis persistants, nouvelles orientations" publié dans la revue "Journal of marriage and family de janvier 2020, les auteurs de l'études nous révéle comment les états-unis ont pris le problème a bras le corps depuis plusieurs années.

Il apparaît que désormais les politiques publiques aux états-unis relatives aux pères ne sont plus exclusivement destinées à s'assurer qu'ils payent les pensions alimentaires (comme c'était le cas dans les années 90). Ainsi comme l'indique les auteurs de l'article entre 2005 et 2015, la politique fédérale américaines a investi 150 millions de dollars par an pour favoriser l'investissement des pères (notamment les plus défavorisés) dans la parentalité et la coparentalité. Ainsi des subventions ont été accordées à 90 organisations dans 27 états. Les auteurs de l'article indiquent que  "Les résultats de ces études commencent tout juste à être publiés. Une méta-analyse récente de 24 études expérimentales et quasi-expérimentales sur la paternité et les programmes de coparentalité pour les pères à faible revenu, non mariés et non résidents avec leur enfant a révélé des effets positifs certes faibles mais statistiquement significatifs sur liens du père avec ses enfants, sa parentalité et la coparentalité (Holmes, Hawkins, Egginton , Robbins et Shafer, 2018 ). L'impact le plus important concernait les compétences des pères dans la  coparentalité (..).

L'article confirme par ailleurs que les états-unis ont également engagé un vaste mouvement en faveur de la résidence alternée dans les procédures de divorce avec des "effets importants sur la participation des pères avec les enfants (Nielsen, 2018 )". (..) En 2017, désormais seuls deux États n'avaient pas de lois sur la garde partagée (Meyer, Cancian et Cook, 2017 ). Des données récentes au Wisconsin ont révélé qu'entre 1989 et 2010, la garde partagée(..) est passée d'environ 11% à 50% (Meyer et al., 2017). La plupart des études sur la résidence alternée constatent que les pères et les mères déclarent avoir de meilleures relations avec leurs enfants que les parents ayant la garde exclusive (Nielsen, 2018). Dans une étude récente, les enfants en résidence alternée avaient de meilleurs résultats en terme de  bien-être que les enfants dont la garde avait été attribuée à la mère et ce dans 48 des 60 études (en veillant à inclure la qualité de la relation parent-enfant, le revenu des parents et l'existence de conflits interparentaux (Nielsen, 2018 )".

Relevons que la france semble avoir 30 ans de retard.  Outre des taux de résidence alternée ridiculement bas (2,7 % des enfants en 2016 étaient en résidence alternée), les seules politiques publiques dans ce domaine ces dernières années ont consisté a renforcer le rôle des Caisse d'allocation familiale dans le recouvrement des pensions alimentaires (ce que faisait les états-unis dans les années 90 avec les faibles résultats que l'on connait).